Paru dans l’Écho de Bougie 11/2004
Par Bernard Salord-Gendre

LES ARTS A BOUGIE
Le dôme de l'église Saint Joseph

La peinture

s mon plus jeune âge, j’ai côtoyé le monde de la peinture.
Qui se souvient de mon Père, Gabriel SALORD dit GENDRE, artiste jusqu’au bout des doigts ? J’ai vu pas mal de toiles brossées par ses soins et j’en possède quelques unes. Si certaines personne ont un tableau de mon Père, qu’elles se considèrent privilégiées, car il n’a jamais voulu donner ou vendre ses toiles.
Dans le domaine public, trois de ses œuvres étaient visibles au quotidien :
- un tableau exposé en permanence dans la partie haute du vestibule de la Mairie (tableau offert par mon Père en remerciement de l’aide et des encouragements reçus par les Édiles de l’époque, 1920 environ=
- un tableau représentant une caravelle qui trônait dans le bar « La Caravelle »
- le décor du dôme de l’église St Joseph, œuvre réalisée en 1939 et représentant l’Assomption de la Vierge.
Pour l’histoire, je vais vous raconter comment a été réalisé ce décor :
En premier, il a fallu faire un plancher pour pouvoir travailler sans gêner les offices qui pouvaient avoir lieu dans la journée. Pour œuvrer sous une voûte, la réalisation a été bien différente que pour un travail à plat et je peux en témoigner, car en 1957, à l’occasion de la rénovation de l’église pour la fête de son centenaire et en même temps l’Ordination des trois jeunes prêtres (Calafel – Fébo – Mialane), j’ai aidé mon Père à rénover son œuvre et là, j’ai pu mesurer l’ampleur de la tâche. La Vierge était haute d’un mètre environ et doublée dans sa largeur, le tout très grossièrement brossé. Pour avoir du recul et avoir une vue d’ensemble, mon Père vérifiait les proportions en regardant avec des jumelles utilisées à l’envers pour éloigner le sujet, et vues d’en bas, les proportions étaient normales. Le jour où le plancher a été enlevé, je revois mon Père adossé à l’un des piliers attendant de découvrir son travail. Quand cela a été possible, je l’ai vu pleurer et partir heureux.
Au bas de cette peinture, il y avait l'inscription suivante :
« fait par Gabriel Salord-Gendre – août 1939 et rénové par Gabriel et Bernard Salord-Gendre – septembre 1957
»
Pour l'anecdote, un seul Bougiote a voulu monter pour voir de près la Vierge, M. Louis Festino, le cafetier de la rue Trézel Basse, et cela n'a pas été sans mal, il avait le vertige.
D'autres Bougiotes se sont essayés à la peinture avec beaucoup de talent, à savoir :
Messieurs Frédéric André (le fidèle ami de mo
n père), Jougounoux, Gilbert Durand, Pompéï (Père du receveur des douanes), Georges Gervais, Albert Cattagni, Norbert Kuntz (dit Nono), Jacques Vidal, Georges Charotte... Mesdames Guérin, Rolande Oualid,
Et j'en oublie certainement, pardonnez-moi.
Des artistes peintres ont propagé cet art en Algérie, car ils exposaient leurs toiles, entre autres Maître Marius de Buzon, né en Gironde et qui était un amoureux de notre Algérie. Il été pensionnaire de la villa Abd-El-Tif à Alger où il s'était installé définitivement.
Et encore Messieurs Emile Bou, Jean Bourreau, Ortéga, Madrigali, Granata, Tona... Tous ces artistes ont souvent exposé à Bougie.
J'apporte une précision, les tableaux de mon Père ont été signés de différentes façons, à savoir :
G. Salord-Gendre, G. Salord dit Gendre, G. Salord, G. Gendre, Saga (anagramme de son prénom)
Egalement pour M. André, ses tableaux ont été signés : F. André, Rofref (anagramme de son prénom)
Je pense avoir ravivé vos souvenirs et la prochaine fois, je m'essaierai à vous parler musique...
Voir l'article ci-après l'article paru dans l'Echo de 2005.



Bernard Salord-Gendre en 1957 lors de la rénovation de la peinture du dôme.

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